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A l'ombre du regard [PV Andrea]

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Hamarhia Dawn
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Hamarhia Dawn
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MessageSujet: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyJeu 16 Fév 2012, 21:14

La visite à la directrice t'avait changé les idées. Obligée de reprendre contenance devant la grande dame, tu avais laissé ton embarras à la porte de son bureau, pour pouvoir introduire convenablement le garçon. Tu expliquas alors simplement qu'il venait d'arriver, et que vous souhaitiez avoir les clefs de sa chambre pour y dépose ses (fameuses) affaires. Une fois les détails administratifs régler, tu te permis de garder la clef, afin de pouvoir mener le garçon au bon endroit. Il était déjà tellement chargé que tu pensais bien qu'il ne te dirait rien, et encore moins en présence de la directrice. Après les salutations d'usage vous sortîtes de la pièce. Alors tu laissas échapper un soupir discret. Tout cela était plus stressant que tu ne l'avais imaginé. Tu regardas Andrea à la dérobée, et cherchas quoi lui dire. Tu ne pouvais pas rester éternellement bloquée sur les évènements survenus quelques minutes auparavant. Vous n'alliez pas non plus rester dans cet espèce de silence seulement troublé par le bruit de vos pas sur le parquet. Non, tu ne le voulais pas. C'est pourquoi tu lui posas une question qui te turlupinais depuis un petit moment déjà :

" Je crois le deviner à ton accent, mais serais-tu allemand ? "

Tes doigts jouant machinalement avec la clef, tu espérais ainsi combler le temps qui te séparais de la chambre, tandis que vous arriviez au pied de l'escalier. Tu fus une nouvelle fois tenté de lui prendre un de ces bagages, supportant difficilement de le voir, tout transporter seul. Mais le simple de croiser son regard peu après que tu aies porter le tien sur ces valises t'en dissuadas. Cela te chagrinais de voir ta bonne volonté rejetée de la sorte, mais tu étais encore plus peinée à l'idée de contrarier le jeune homme. Tu commenças alors à monter les escalier avec lenteur, pour ne pas distancer le garçon. Cela t'apparut d'ailleurs bien plus pratique, tes mouvements étant entravés par ton kimono.

[J'ai quand même pris la clef xD]
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Andrea Schwarz
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Andrea Schwarz
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyJeu 23 Fév 2012, 19:36

"Der Tod, das ist die kühle Nacht,
Das Leben ist der schwüle Tag.
Es dunkelt schon, mich schläfert,
Der Tag hat mich müd gemacht."


S'il y avait une chose dont il n'était pas fier-et dieu sait que pour un teuton c'est chose délicate à avouer- c'était cette rudesse dont il ne parvenait à se défaire malgré ce caractère on ne peut plus doux et contemplatif dont il était doté. Surement que c'était là l'expression la plus pure des aspects négatifs des coeurs passionnés. Il s'était laissé emporter par des sentiments qui le dépassent sans aucun doute. Il n'avait absolument rien contre elle, elle avait été charmante du début à la fin et elle avait réussi sans problème à faire oublier ces cheveux cascadant sur ses épaules frêles et délicates. Et il s'était permis de lui parler avec rudesse. Il devrait se faire pardonner d'une manière ou d'une autre, il trouverait, il réussirait à faire oublier cet acte inconsidéré d'une manière ou d'une autre, laver son honneur, plus encore leur honneur à tous les deux. Il faisait beau, tous deux faisaient preuve de la plus délicate des courtoisies, à une époque différente, surement aurions nous pu les prendre pour deux jeunes gens se faisant une cour respectueuse. Charmant spectacle à n'en point douter.

Du moins, s'il ne s'était pas laissé aller aux émotions. Il devrait se maîtriser bien plus s'il voulait prétendre au titre d'Artiste et d'homme accompli. Et puis, elle avait ri très légèrement, surement troublée par son compliment. Il n'aurait jamais du perdre son sang froid. Que penseraient ses ancètres? Non. Stop. Il était maintenant nécessaire de penser au futur avant tout. L'erreur était faite, il est nécessaire maintenant de cesser de s'apitoyer pour finalement mettre toutes ses forces pour reconstruire. Les mots ne seraient que d'un secours relatif. Il devrait très surement prouver sa bonne volonté pour racheter son péché. Ainsi donc, il reprit contrôle de chacun de ces bagages qui ne comportaient rien de compromettant ou même de précieux. Seulement des vêtements, un kimono, quelques livres et quelques partitions. POurquoi donc s'était il emporté pour si peu. Ce n'était pas si lourd que ça au final et elle aurait pu le porter sans trop de difficultés. Mais non, cela ne se faisait pas. Quel gentleman a un jour laissé une demoiselle faire des efforts physiques ou mentaux pour lui? Seul les garçons irrespectueux se permettent de telles privautés. Et il ne voulait surement pas être un Trottel (jerk). Surement pas !

Elle avait sursauté. Cela avait rendu la récupération de la poignée bien plus aisée, cependant même si c'était l'effet escompté il n'avait pas voulu en arriver là. Elle s'était figée, il avait eu peur. Face à ce regard accusateur qui ne reflétait que de l'incompréhension, il s'était senti perdre ce qui restait de ses moyens. Il avait paniqué une seconde fois en trop peu de temps. Et de toute évidence, ce baiser n'avait servi à rien, elle semblait toujours aussi inquiète, et il ne pouvait pas lui en vouloir une seule seconde. Lui aurait même surement réagi avec violente si on s'était permis ce genre d'attitudes avec lui. Il s'en voulait et préféra alors regarder ailleurs un certain temps, se laissant le temps de trouver peut être une chose assez agréable pour commencer à te racheter? Et le silence. Pesant, gênant. Une véritable torture. Elle ne lui en voulait pas? Cela sonna faux et raisonna tout aussi faux dans sa tête alors qu'ils se rapprochaient d'une porte coulissante qui ressemblait en tout point aux autres de son point de vue d'européen. Il ne répondit qu'un très faible:


« Merci »


De nouveau le silence. Jusqu'au bureau de la directrice. Une femme charmante et délicate qui n'avait pu que le trouver sympathique. Il avait fait son possible pour ne pas commettre d'erreurs malgré le trouble dans lequel il se trouvait alors. Sa compagne avait parlé pour eux mais il s'était tenu on ne peut plus droit, avait salué en entrant et en partant, glissant une politesse. Il avait fait tout ce qui était nécessaire pour être en règle et il ne rechigna pas sur le fait qu'elle garde la clé. Lorsque tu la vis la prendre, tu te permis un petit clin d'oeil complice, elle avait l'air bien plus à l'aise, peut être que ce serait passé. Elle ne l'avait pas vu, elle avait tourné la tête un peu avant, ou un peu après. Nouveau silence une fois la porte refermée. Et finalement, elle lui adressa de nouveau la parole. Ravi, il mit cependant un peu de temps pour répondre à la question.

"Et bien...Tu as raison. Il semble que derrière ces yeux ravissants se cachent des pensées on ne peut plus avisées. "

Bref sourire. Il la laissa répondre et attendit quelques secondes de plus avant de relancer à son tour la conversation.


"Je ne savais pas que les natifs du pays du soleil levant pouvaient avoir les yeux bleus. Les votres cacheraient ils un quelconque pays exotique?"


Et montèrent les escaliers. Lentement, un peu difficilement, mais il était hors de question de ne pas pouvoir monter tout ça seul. Après tout il avait refusé son aide. Ce serait un outrage bien plus grand encore.

"Über mein Bett erhebt sich ein Baum,
Drin singt die junge Nachtigall ;
Sie singt von lauter Liebe -
Ich hör es so gar im Traum."

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Hamarhia Dawn
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Hamarhia Dawn
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptySam 25 Fév 2012, 21:53

Tu ne lui en voulais pas, et il t’en remercia. Vraiment ? Naïvement, tu ne pouvais que croire le garçon, et en même temps quelque chose te chagrinais. Comme s’il n’était pas tout à fait honnête. S’il ne le pensait pas, rien ne l’obligeait à le dire. Enfin, tu expédias rapidement ce trouble dans un coin de ta tête. Cela ne concernait en rien la directrice que tu allais voir, et elle n’en n’aurait cure. Ce rapide passage dans son bureau fut néanmoins une légère distraction pour ton esprit. Aussi quand tu en sortis, tu pus regarder ta situation avec Andrea d’un œil presque nouveau. Il n’y avait pas eu de réel conflit entre vous. Encore heureux d’ailleurs, si tôt après que vous vous soyez rencontrés. Cela n’était qu’un petit malentendu au fond. Une espèce de qui pro quo que le temps se ferait un plaisir d’enraciner. Oui mais non ! Ça tu ne pouvais pas l’accepter. Pas une deuxième fois. Comptant sur la courtoisie du jeune homme, tu lui posas donc une question pour le moins anodine. C’était ça, juste quelques mots. Juste quelques élans de voix pour briser le silence qui vous séparait.
Il ne répondit pas tout de suite cependant. Mais pourquoi ? Le malaise dans lequel vous étiez tombés était-il plus présent que tu ne l’avais imaginé ? Se sentait-il encore coupable ? Tu avais pris soin de demander cela avec le plus de naturel possible pourtant. Ou peut-être était-il encore… vexé ? On t’avait souvent dis de laisser aux gens le temps de parler. Mais tu n’y pouvais rien, pour cela tu étais impatiente. Sans doute était-ce plus fort que toi. Dés lors qu’une réponse te semblait évidente, elle devait t’être dite aussi vite que cela était possible. Nul besoin de réflexion, juste d’articuler les sons ! D’autant plus que ces questions étaient souvent motivées par ta curiosité. Une curiosité qui ne faisait qu’augmenter ton intérêt et ainsi ton empressement au savoir. En effet, sage et consciencieuse, tu n’en avais pas moins la manie de faire les choses dans la précipitation.

Mais enfin. Après quelques petites secondes qui te parurent bien longues, Andrea te répondit, non sans rajouter un petit compliment bien sûr. Tu le trouvas toutefois moins éloquent peut-être qu’il y au début. Soulagée, en tout cas, de cette prise de parole, tu lui rétorquas quasi-spontanément :


« Encore une fois, c’est bien plus de qualités que je ne saurais en porter… »

A ces mots tu souris. Il était temps que cette marque de jovialité réapparaisse sur ton visage. Mais quoi de plus logique en somme. Pour toi qui avais vécu en France, l’allemand était une langue bien voisine. Son timbre était connu de l’Europe. S’il avait été néerlandais sans doute aurais-tu confondu. Les deux se ressemblaient beaucoup pour toi, mais il ne l’était pas. Intérieurement, tu apprécias sa petite flatterie. Tu t’étonnas toi-même de ton étincelle de clairvoyance. Tu esquissas un regard sur le garçon. Son air gêné semblait l’avoir quitté. Voilà qui était plus agréable.
Vous commençâtes à monter, quand à son tour il te posa une question. En l’entendant tu retins un petit rire. S’il ne faisait pas japonais, toi non plus. Cela ne faisait aucun doute. Quand bien même tu portais ton précieux kimono, il y avait des traits qui ne trompaient pas. Faisant mine de replacer une mèche rebelle derrière ton oreille, tu pris également ton temps avant de répondre. Un « pays exotique » avait-il dis. Cette appellation t’amusait. Là d’où tu venais ça n’avait rien d’exotique, en tout cas pas dans le sens que tu l’entendais. Était-ce ici un nouveau jeu de mot de la part d’Andrea ? Ou était-ce toi qui en voyait où tu en voulais ? Cela importait peu au final. Tu lui répondis soudain avec une pointe de malice :


« Exotique n’est guère le mot qui convient, pour nous autres européens. Ne crois-tu pas, charmant Andrea ? »

A ces mots, tu lui jetas quelques coups d’œil à la dérobée. Te verrait-il faire ? Sans doute. Quoique peut-être était-ce le but. Tu n’étais pas allemand. Non, mais tu ne venais pas de loin. Pourquoi ne pas dire tout de suite que tu venais de France ? Tu ne savais pas trop. Probablement pour garder une petite part de mystère. Tu aimais jouer à ce petit jeu de devinette. Trop parfois, tu le savais. Mais cette fois tu n’avais pas pu résister. Ton poétique camarade était un trop bon joueur pour que tu laisse filer ta chance. Tu te tus alors un instant. Tu voulais le faire mariner un peu, si tenté qu’il se pose des questions. De plus, tu ne voulais pas trop l’embêter pendant son ascension jusqu’au 4e étage. Tu mettais d’ailleurs un point d’honneur à rester à une distance mesurer à ses côtés. Cela pour être sûr qu’il ne soit pas bousculer, par un quelconque malotru alors qu’il avait déjà ces bagages à monter… seul~
Dire que tu commençais à détester toutes ces valises était vrai. Tu les voyais se balancer légèrement à chaque marche. Le reflet de la lumière miroitait sur leur surface lisse et titillait régulièrement ton regard. Quand bien même ce n’était que des objets, tu aurais parié qu’elles te narguaient ! Mais enfin… Tu ne pouvais y faire grand-chose. Il te fallait simplement patienter. C’est pourquoi, tu te concentras sur votre conversation, avant qu’un signe d’agacement ne vienne marquer ton visage.
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Andrea Schwarz
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Andrea Schwarz
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyVen 30 Mar 2012, 01:29

[Je suis vraiment désolé pour ma longue absence. Je suis votre serviteur mademoiselle, jusqu'à ce que vous jugiez que mon affront soit lavé]

Am Meer, am wüsten, nächtlichen Meer
Steht ein Jüngling-Mann,
Die Brust voll Wehmut, das Haupt voll Zweifel,
Und mit düstern Lippen fragt er die Wogen :
"O löst mir das Rätsel,
Das qualvoll uralte Rätsel,
Worüber schon manche Häupter gegrübelt.


Il restait encore bien des marches, mais l’orgueil donne bien de la force et du courage aux audacieux. Et voila qu’il luttait contre la fatigue et la gêne. Car après tout il avait cherché cette situation, mettant presque même en péril une relation tout à fait agréable avec une autochtone- qui n’en était pas vraiment une-. Si il avait été seul, surement aurait-il soupiré, ou posé des notes sur son désarroi. Pouvait on se permettre en ces sombres jours d’être si sensible alors qu’on était du sexe fort ? Il en doutait grandement, mais on ne peut se refaire si aisément. Il devrait être de plus en plus fort. Et faire en sorte que ses forces y ressemblent. Dans cette société, le silence n’est pas une force, pas plus que la capacité de pleurer ou d’enjoliver la banalité de la vie. Ce serait la leçon la plus difficile à intégrer. Mais un escalier n’était pas si difficile à surmonter comme épreuve ! Allez Andréa, tu dois montrer maintenant que sous ton apparence de garçon emporté et violent tu es en fait un véritable mâle capable surtout du meilleur et pas juste du pire ! Continue, tu y es presque, tu peux le faire !
C’était anodin, certes, mais l’évocation de son appartenance à d’autres contrées avait permis à notre jeune homme de retrouver une partie de sa vigueur rapidement. Penser à ce qui faisait sa fierté avait toujours eu des effets impressionnants sur ses capacités premières. Il aurait surement pu alors gravir des montagnes pour pouvoir hurler au monde de si haut son amour pour ses germaniques contrées. Mais il était bien vite ramené à la réalité par elle-même. Il se retourna un bref instant alors pour contempler l’escalier qui lui avait tant causé de soucis. Il soupira légèrement et son attention fut alors de nouveau toute à la demoiselle charmante qui était avec lui.
Voila que le froid léger semblait avoir été brisé par le son de sa voix. Elle avait avec une délicieuse candeur enterré la hache de guerre qui n’en était pas vraiment une. Il avait certes pris le temps de préparer sa réponse –comme à chaque fois-, mais elle avait réveillé tant en lui en si peu de temps qu’il aurait été difficile de s’empresser. Après tout, est on prolixe et spontané lorsqu’on se trouve face à notre destin ou les beaux yeux d’un amant délicat ? Surement que non . Et Andréa était amoureux des choses bien faites. Maniéré et consciencieux, il s’appliquait dans chaque chose, même si parfois ses passions prenaient le dessus sur cette raison fière et droite. Elle avait répondu bien plus vite que lui, il en sourit et passa une nouvelle fois sa main au niveau du front pour y chasser quelques mèches rebelles. Il devrait d’ailleurs remédier à ce problème sérieusement. Ce n’était pas digne de lui de laisser ses cheveux batifoler de la sorte, au gré de leurs envies. Il se contenta de sourire et de répondre, encore un peu embarrassé par la charge.

« Ceci est tout à votre honneur »

Ah ! La naîve candeur, Ah ! La délicieuse modestie. Cette demoiselle était en tout point charmante. Loin de l’idéal qu’on pouvait se faire des femmes fortes et héroïnes dans ces romans hors de la réalité, mais tout à fait dans celui de ces femmes délicieuses et pures, pour qui nous serions tous prêt à vendre notre âme, forts d’un délicieux trésor à protéger. Et voila qu’ils en étaient rendus en haut des escaliers. Mein Gott, quelle épreuve. Essoufflé, il posa les valises un instant au sol avant de passer la mains dans ses cheveux dont certains s’étaient placés agréablement devant ses yeux, rendant l’ascension bien moins agréable qu’elle n’aurait pu l’être. Mais finalement, c’était terminé, du moins, la partie la plus difficile du trajet devait être alors passée. Et ce n’était pas trop tôt à vrai dire. Il avait attendu d’arriver en haut avant de répondre. Profitant de l’élan fourni par sa contrée, il avait pu accélérer légèrement afin d’abréger ses souffrances.
Enfin de nouveau à son aise, et ayant profité de l’arrivée pour marquer une pause bien méritée, tu te permis de hausser très légèrement un sourcil à sa remarque fort habile. Plaçant une main dans une poche il en sortit un mouchoir dont il se servit pour essuyer les éventuelles gouttes de sueur qui eurent pu perler sur son front par inadvertance, il prit le temps de lui répondre une nouvelle fois, mais en mit moins que la précédente. Ainsi donc, c’était une énigme.

« Serions nous donc voisins d’origine ? Hmm…Laissez moi donc réfléchir un instant. Des yeux clairs, des cheveux châtain, un visage aux traits doux ? Permettez que je m’approche ? »

Attendant un quelconque assentiment, il remit son mouchoir dans sa poche, et toujours les joues légèrement roses, il s’approcha de son visage. Maintenant une distance digne, il l’observa un instant avec attention. Puis il se recula de nouveau et reprit sa posture initiale.

« N’est ce pas la fameuse « Tour Eiffel » que l’on voit se refléter dans vos yeux ? »

Bref sourire, il n’avait qu’une chance, mais elle n’avait pas l’air d’une anglaise, et avait l’air trop douce pour être véritablement espagnole. Et il n’avait alors pensé qu’à ces trois voisins en ce moment même.

Es murmeln die Wogen ihr ewges Gemurmel,
Es wehet der Wind, es fliehen die Wolken,
Es blinken die Sterne, gleichgültig und kalt,
Und ein Narr wartet auf Antwort.
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Hamarhia Dawn
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyVen 20 Avr 2012, 15:07

Spoiler:

Arrivée en haut des marches, tu ne quittais pas le garçon des yeux. Il s’arrêta au pied de l’escalier et tu ne le pressas pas. A quoi bon, toi-même parfois tu te fatiguais rien qu’à monter les trois étages qui menaient à ton couloir. Tu ne pouvais lui en vouloir d’être quelque peu essoufflé après en avoir monté quatre, chargé de ses affreuses valises. Outre cela cependant ce qui t’intéressait c’était la réaction du garçon quand à tes paroles. Un charmeur comme lui ne pouvait passer à côté n’est-ce pas ? Il passa ses doigts dans les cheveux qui lui barraient la vue. Tu souris, espiègle et impatiente. Sortant un bout de tissu tu le vis s’éponger le front. Quelles manières délicates ! Quelle gestuelle… occidentale. Tu ne pouvais t’empêcher de noter le moindre des détails qui te semblaient différents. Cela te semblait si loin maintenant que tu étais à la pension. C’était pour toi comme te faire traverser des milliers de kilomètres en un quart de seconde, juste par cette élégance singulière. Mais allons bon ! La voix d’Andrea te ramena sur tes pieds.
Enfin ton attente s’achevait. Le voilà qui te faisait par de ses réflexions. Tu ne répondis pas dans la seconde. Tu suivais le raisonnement, jusqu’au bout. Non pas avant, tu ne donnerais pas d’indice avant la fin. Sinon, le jeu en perdrait toute sa saveur, d’autant qu’il était sur la bonne voix. Si tu l’aidais maintenant cela en deviendrait trop facile. Hein ? Mais quoi ? Il voulait s’approcher ? Mais… mais pourquoi ? Allait-il encore te faire la bise ? Non pas que cela te dérangeait, mais tu en perdais peu à peu l’habitude ici. Enfin… plus ou moins. Cependant, vu le ton du garçon et les précédents évènements, tu doutais qu’il se permette une telle chose. Tu te sentis rougir. Tu hochas doucement la tête. Son visage non loin du tien, tu aperçus ses joues rouges sous l’effort. Il avait des traits fins, et des yeux bleus… lui aussi. Mais alors que vous vous dévisagiez l’un l’autre, il finit par se reculer. Tu te sentis un peu plus à l’aise, et décrispa lentement tes épaules. Observant son air concentré, tu souris et te demandas quelle conclusion ce Sherlock en herbe allait te sortir.

Tu l’écoutas parler, et ne cachas pas ton agréable surprise. Il avait trouvé du premier coup. Certes cela n’était pas très difficile, mais son assurance t’étonna un peu. Tu affichas un air complice, et repensas à sa métaphore. La Tour Eiffel… s’il savait combien tu en étais proche… Mais tout ça n’était plus, non. Aujourd’hui tu étais à la pension Hisamatsu, et tu accueillais Andrea. Amusée qu’il joue le jeu, tu lui répondis joviale :


« Et bien… ta perspicacité dépasse la mienne ! Je te félicite.
Je suppose que l’ombre de cette tour ne s’est pas encore détachée de mes pieds ! »
dis-tu en jetant un coup d’œil aux semelles de tes zoris.

Cela n’était bien sûr qu’une image. Mais elle te semblait des plus appropriées en cette journée ensoleillée. Cet interlude achevé, tu regardas passivement le couloir. Sans doute pouvaient-ils maintenant entamer la dernière partie du voyage jusqu’à la chambre. Tu repris lentement ta marche, scrutas les numéros pour ne pas manquer la bonne porte. Se faisant, une nouvelle question émergea dans ton esprit. Sans attendre, tu l’as fis partager :


« Mais dis moi… Puis-je savoir ce qui t’a amené aussi loin de ta contrée natale ? »
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Andrea Schwarz
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyVen 18 Mai 2012, 13:21

Hat der alte Hexenmeister
sich doch einmal wegbegeben!
Und nun sollen seine Geister
auch nach meinem Willen leben!


Il avait été présomptueux et avait tout naturellement payé le prix fort le salaire de sa présomption. Il avait perdu de l’eau. Cette eau précieuse qui compte pour 80% de notre corps. Et pourtant, il n’était pas peu fier. Chaque pas fait en dépit de son manque de muscles évident l’emplissait d’une fierté sans nom. Lui, le jeune allemand frêle avait réussi à monter toutes ces marches avec ses valises sans jamais se plaindre de quoi que ce soit. Il prit une profonde respiration et s’octroya un regard vers le passé, le bas de l’escalier. Le plus dur était certainement passé. Il put sourire à sa charmante interlocutrice après bien sur s’être essuyé avec élégance le front et un peu le visage. Pourquoi déjà s’était il emporté ? Le savait-il encore ? Surement que non. Et surement qu’il ferait de nouveau preuve d’autant d’impétuosité de par l’avenir. Mais peu importe, c’est en faisant des erreurs que l’homme grandit et déploie ses ailes. Si cette maxime l’avait mené entier jusque là, elle pouvait bien continuer des années encore.

Enfin. S’il avait été un peu plus sensible à ce genre de détails, surement aurait il remarqué que la demoiselle lui portait grande attention. Il n’était pas homme à s’enorgueillir de tant d’attentions-heureusement- et cela lui était passé par-dessus la tête. Il se savait bien entouré, certes, mais point couvé du regard. De toute façon, il n’était pas homme à se gratter le bout du nez de manière grossière alors pourquoi donc s’inquiéter d’être ou non observé lors du déroulement normal de sa vie. Elle ne semblait cependant pas déterminée pour un sou à lui donner une indication, même infime. Peu importait, l’erreur était humaine et pardonnable. Si seulement sa vie avait dépendu d’une bonne réponse, là aurait il pu s’essuyer de nouveau le front sous la pression. Jusqu’au dernier moment, aucun moyen de savoir s’il avait frappé juste. Elle s’était troublée lorsqu’il s’était avancé. C’était visible, elle avait rôsi. Lui en aurait fait de même si, piqué par le jeu, il ne s’était pas plongé dans une intense réflexion. Il se voilait aisément et s’en voulait presque à chaque fois. Voila que le moment fatidique tombait, la nationalité était lâchée.

Et son sourire marqua instantanément sa victoire. Le jeune homme n’avait pas besoin d’avoir étudié Pnl et autre joyeusetés pour en venir à la conclusion toute naturelle qu’il n’était alors pas tombé a côté. Il croisa très légèrement les bras avec un petit sourire victorieux. Bien sur que ce n’était pas sérieux, il aurait eu la même attitude surement s’il avait perdu, mais inverse. Baissant les yeux, se confondant en paroles agréables et promettant sa servitude jusqu’à ce que l’affront soit lavé. Les charmants jeux des relations humaines. Enfin, la bonne humeur était de nouveau au rendez vous et définitivement ancré dans la conversation. Plus d’ambiguïté ni de gêne. Il se mit à rire a sa remarque, bien qu’il ne penche pas la tête vers les-dits zori.

« Tes yeux me l’ont soufflé, je n’ai aucun mérite »

Il la gratifia d’un bref clin d’œil complice. La demoiselle se remit en marche. Il soupira brièvement en silence en regardant ses bagages qui ne bougeraient pas seuls. Et finalement, main dans l’anse, tu la suivis, encore une fois bien chargé. Etaient-ils bientôt rendus ? Il ne tarderait pas à le savoir. Cependant, nouvelle question. Il dut se concentrer pour ne pas voir son débit entrecoupé par l’effort.

« Un courant d’air. Surement un frère de celui qui t’a fait prendre le même chemin un peu plus tôt. »

Bref sourire qui se perdit dans l’immensité. Il reprit.

« Non. Plus sérieusement, la vie fait parfois qu’il faut changer de repères. Et elle m’avait choisi pour ce genre de destin défragmenté… »

Nouveau silence.

« Puis-je te retourner la question ? »

Seine Wort' und Werke
merkt' ich, und den Brauch,
und mit Geistesstärke
tu ich Wunder auch

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Hamarhia Dawn
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Hamarhia Dawn
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyVen 25 Mai 2012, 22:09

Vous vous amusiez, et il avait gagné. Il avait résolu l’énigme et en était fier. Les bras croisés sur son torse un peu bombé, un sourire espiègle sur le visage. Ah ! L’élégant orgueil. Tu lui souris en retour. Elle était toujours remarquable cette arrogance mérité. Tu la regardais toujours avec noblesse cet air digne et quelque peu imposant que te renvoyait le jeune homme. Enfin, finit les grands airs, tout cela n’était qu’imaginaire. Un nouveau petit jeu de mot, et voilà que tout reprenait l’allure d’amusement que ça n’avait pas vraiment quitté. Il répondit, dans son écho de poésie, et une nouvelle note de modestie. Et bien ! Tu retins un petit soupir, à demi lassée, à demi impressionnée. Qu’il était intrigant de le voir, si ce n’est toujours courtois, toujours adroit en parole. Tantôt en avant de ces victoires, tantôt en retrait de tes louanges. Amusant également, ses sautillements dans le comportement. De nouveau calme, il avait été bien différent il y a quelques minutes encore. Plongeant dans ce jeu de parole, happé par une simple plaisanterie. Il était passionné… bien plus que tu ne l’étais ou croyais l’être. Ce n’était pas grave. Au contraire, tu aimais ça. Tu aimais te laisser porter par cet élan, suivre la vague, jusqu’à ce qu’elle s’échoue lentement. Alors tu te laissais baigner dans ce subtil mélange, charmant et intrigant. Tu retins un petit rire, et déclaras presque pour toi-même :

« Et bien ! Mes yeux sont vraiment trop bavards. Dommage que je ne puisse les fermer sans craindre de me casser le nez ! »


Mais allons, clôturons la partie. Il nous faut reprendre notre marche, vers la réalité. Mètre après mètre, porte après porte. Tu scrutais numéros et inscriptions. Quatre cent trois… Yoite Genmetsu, quatre cent quatre… Toibeï Taïra ! Tu ralentis inconsciemment l’allure. Quel garçon étrange celui-là ! Tu n’arrivais vraiment pas à le cerné. Quel drôle de caractère il avait. Quels mystères pouvaient le rendre si… inaccessible ? Tu fis un pas sur le côté, furtif, anodin. Une curiosité soudaine te soufflait d’aller jeter un œil dans sa chambre, son repère, son lieu de repos. Peut-être y trouverais-tu un indice ? L’envie te serrait la poitrine, tes yeux rivés sur la porte, quand la voix d’Andrea résonna. D’un tintement léger, le charme était rompu. Tu tournas la tête et lui souris. « Frère » ce mot te surpris. Il avait pour toi une drôle de connotation, si bien que tu ne l’employais que rarement. L’entendre dans la bouche de quelqu’un d’autre, dans une telle évocation, tu retins un rire ironique. Non, tu ne dirais pas que tout cela était frère. Le terme ne convenait pas. Mais le jeune homme se reprit, énigmatique à son tour. Tu en oublias la sombre pensée qui voulait s’immiscer en toi. Il était flou dans ses paroles. Peut-être ne voulait-il pas en parler ? Enfin, vu son air jovial, il n’avait pas l’air d’en être peiner. Il ne disait pas grand-chose, mais visiblement il semblait avoir été obligé à déménager. Ou quelque chose comme cela. C’est l’impression qu’il te faisait. En ce sens oui sans doute, votre chemin était semblable. Tiens, d’ailleurs ! Le voilà qui te retournait la question. Tu regardas ailleurs un instant le temps de réfléchir sérieusement. Comment pouvais-tu qualifier les raisons qui t’avaient faite venir ici. Chaque fois que tu y pensais, deux détails te venaient en tête. Tu souris victorieuse et répondit d’un œil assuré :

« Je dirais que c’est un vent d’amour et de passion qui m’a porté jusqu’ici. Je ne l’ai pas repoussé… »

Un nouveau regard sur les chambres. Quatre cent six, Andrea Schwarz ! Nous y sommes. D’un pas dynamique, tu t’approchas de la porte. La clef toujours dans ta main, tu l’incéras précieusement dans la serrure. Petit « clock », ça y est c’est ouvert. Tu enlevas rapidement tes zoris, et te permis de passer la première à l’intérieur. Tu fis volte-face et toisas le jeune allemand d’un regard joyeux :

« Mais assez voyagé, nous voilà arrivés ! Bienvenue chez vous cher Andrea. »

Le ton final se faisant plus solennelle, tu te courbas dans une révérence bien française. D’un mouvement du bras, tu esquissas une robe imaginaire. Tu parlais de terminer le voyage et pourtant, voilà que tu le prolongeais encore. Pas de salut japonais, mais cet acte juste pour vous deux. Un secret, une petite complicité, compris de vous seuls.

(finalement ça n'aura pas été si long Wink )
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Andrea Schwarz
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyJeu 14 Juin 2012, 13:23

[Bon ben j'ai merdé en cherchant la mise en page, celui la a disparu :'( ]


Dernière édition par Andrea Schwarz le Sam 23 Juin 2012, 06:52, édité 2 fois
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Hamarhia Dawn
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptySam 16 Juin 2012, 12:57

Une boutade était lancée, seulement dans le désir d’amusé. Aussitôt prononcée, aussitôt oubliée. Mais on n’arrache pas leur pouvoir aux mots. Andrea dont les yeux ne te quittaient pas te répondit. Tu ne l’avais pas demandé, mais il le fit. Pointe d’audace ou autre en plus, il te glissa un mot de ton ancien pays. Ton oreille tiqua évidemment, mais ton cerveau traduisit bêtement. Tu mis une seconde à réagir. Pourtant, qu’il y avait-il de plus transparent que de parler de France en français ? Bien vite, ton regard se fixa sur le jeune homme. Deux petits mots, deux termes de cet étrange accent. Rien de plus. Qu’importe, l’attention est là, pensais-tu. Il te parlait français, comme pour t’inviter à y retourner. Le charme est doux, le charme opère. L’espace d’un instant, tu oublias les murs de la pension, et parcourus les pavés de Paris. Ah que cela était tentant ! Mais non, assez, tu t’interdisais ces escapades. Tu en devenais bien trop mélancolique sinon. Pouvait-on vraiment effacer de soi la terre qui nous avais vue grandir ? Tu ne savais encore. Mais, stop. Tu revis ton camarade à tes côtés et revins au Japon. Tu songeas à lui rendre la pareille, mais c’est à peine si tu pouvais lui répondre. Trop surprise par son geste, tu ne t’y essayas pas. Tu ne connaissais pas l’allemand, si ce n’est les traditionnels clichés qui circulent de pays en pays. Être polyglotte c’était beau, mais ce n’était pas pour toi.

Mais voyons, ne perds pas ton chemin et regardes où tu vas ! Là, les noms sur les portes. Tu les voyais rarement, ce n’était pas ton étage. Allons, concentre-toi, tu dois les lire. Tous ces écriteaux, tous ces êtres, toutes ces vies… la discussion se poursuit et ton périple aussi. Tu ne remarquas pas la phrase de ton camarade. Non, tu observais trop attentivement les chambres de cet étage. Il a pour toi comme une odeur d’interdit et de mystères. Diable ! Ressaisis-toi ! Tu n’en perceras pas les secrets aujourd’hui. Reprends-toi, le garçon à tes côtés attend. Il compte sur toi.
Tu lui ouvris donc la porte, et entras en digne hôte que tu voulais être. Etait-ce vraiment correcte de rentrer en premier ? Tu n’en étais plus sûre, mais était-ce si important ? Andrea ne semblait pas s’en plaindre. Il ponctue son arrivée d’un jeu de mot, et tu ne te retins pas ton léger rire. Ces valises resteraient sans doute marquées dans ton esprit quelque temps. « Pesantes » étaient probablement le mot juste pour les qualifier.
Tu l’accueil d’une phrase de bienvenue et d’une jolie révérence. Tu voulais faire les choses bien, dans les formes. En même temps, tu ne voulais pas quitter c’est agréable complicité qui s’était installée. Alors ce serait un accueil de chez vous. Si tu ne pouvais parler, ton corps pouvait agir. Le message passa à merveille d’ailleurs, et te fit largement sourire. Le jeune homme t’y répondit d’une noble salutation. L’une de celle que tu avais rarement vu du à l’époque actuelle. Cette courbette n’en rendait le souvenir que plus vivace. Décidément, ce garçon devait avoir des origines encore plus grandes que les tiennes ! Tu ne savais si tu devais t’en sentir flattée ou honteuse. Heureusement, la situation te sortit de ton doute. D’un clin d’œil complice, il clôtura la scène, et entra enfin dans sa nouvelle demeure. Les mains simplement posées sur ton kimono, tu le regardas faire. Il se dirigea vers la fenêtre, et tu refermas la porte derrière toi. Andrea admira la vue et tu souris. Il était vrai que le cadre était particulièrement agréable et calme. C’était une beauté qui ne se retrouvait plus partout. En cela la pension avait son charme.

Tu songeas bientôt à le quitter, quand il se retourna vers toi. Dans la lumière de cette belle journée, sa chevelure brillait chaleureusement. S’il eut, à cet instant, un quelconque homme d’église à tes côtés, il l’aurait pris pour un ange. Cette aura dans le dos et ce sourire aux lèvres lui donnait un air… divin. Tu n’aimais pas exagérer les choses, mais l’image te frappa l’esprit comme une source qui jaillit. Il formula ensuite une demande qui trancha avec ce tableau enchanteur. Une question indiscrète ? La surprise se lut sur ton visage. En règle générale, c’était toi qui en posais, non l’inverse. Voilà qui était troublant. Tu ne savais pas comment réagir. S’il savait que cela serait indiscret, pourquoi se permettait-il de demander ? Tu étais parfaitement libre de refuser de toute manière. Oui… mais en même temps, cela t’intriguait. Que voulait donc savoir ce genre homme si courtois ? Les mains crispées sur ton ventre, tu hésitas avant de prendre la parole. Les yeux interrogatifs, tu annonças :

« Vas-y, mais… je…je me garde le droit de ne pas répondre. J’imagine que vous comprenez, n’est-ce pas ? »

Les joues légèrement empourprées, tu te demandas alors ce qui allait t’attendre.
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Andrea Schwarz
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptySam 23 Juin 2012, 06:51

(J'ai mis un peu de temps, mais voila !)

Wir schreiten auf und ab im reichen flitter
Des buchenganges beinach bis zum tore
Und sehen aussen in dem feld vom gitter
Den mandelbaum zum zweitenmal im flore.
.


Le charme et la subtilité japonaise. Un délice. Des lignes épurées dénuées de tout le faste européen. Rien de plus reposant pour un individu de culture baroque que les couleurs douces d'une chambre niponne de pension traditionnelle. Il ne boudait pas le charme des tentures bordeaux, des dorures un peu trop présentes pour ne pas donner le tournis. Il y avait un charme évident à tout ça. Mais ça coûtait cher et demandait bien de l'entretien. Ici, tout ressemblait à une vitrine d'exposition de magasin Suédois. Tous semblaient aussi charmants que des mannequins de magasins. Je japon était trop propre, ça devait cacher quelque chose. Et il trouverait exactement quoi . Mais pour le moment, il était tout entier au plaisir de la découverte de sa chambre à coucher et du paysage environnant. Et dieu sait que la nature Japonaise n'avait rien à envier à la beauté des château de Versailles où à la délicieuse Forêt Noire. Il prendrait bien du plaisir à aller se promener dehors. Surement qu'il passerait la quasi totalité des heures de pause assis sur un arbre à essayer de dessiner faute de pouvoir chanter sa félicité. Le bruit du vent dans les arbres, chant délicieux. Les oiseaux parfois même se taisent devant pareil spectacle. Heureusement qu'elle ne lui avait pas répondu en Français , il n'était pas encore prêt à se lancer devant une étrangère dans cette langue qu'il connaissait pourtant fort bien.

Il aurait à se faire mieux encore aux Kanjis. S'il connaissait suffisamment les nécessaires à une bonne vie en société, il avait encore du mal à déchiffrer les noms, ce qu'un Japonais aguerri seul devait pouvoir faire. C'était d'ailleurs ces mêmes kanjis qui lui avaient rendu l'apprentissage difficile. Tant de sens et pourtant tellement de caractères différents. Ne pouvaient ils pas simplifier au lieu d'intégrer les anglicismes à leur sauce ? Enfin, la mixité des cultures donnait des choses étonnantes et souvent bien agréables. Les plus grandes créations sont fruit de l'improbable et du hasard. Et l'improbable, il en faisait son credo avec délectation. Les révérences, ça faisait partie de son bagage, le romantisme avait bercé son enfance. Heureusement, il en avait hérité plus le côté contemplatif que le nationaliste convaincu. A la manière de Klaus Sperber, il se voulait international. Il n'appartenait à aucun peuple, aucune ethnie, aucun groupe si ce n'est celui du genre humain. Loin de tout aimer, il pouvait trouver belles bien des choses rejetées par le commun des mortels. Ce qui lui avait valu bien des heures de solitude. Heureusement, il ne la craignait pas, sachant que le meilleur moyen de ne pas en souffrir était de l'aimer.

Sourires et retenue. Il n'avait pas eu à laisser tomber le masque et ne s'en sentait que plus à l'aise. Ils ne se connaissaient que peu mais il l'appréciait. Le charme Français à n'en point douter. La demoiselle conserva le silence, c'était fort apprécié. Les mots gâchent les situations les plus belles. « Words like violence, break the silence ». Les rois du monde, les rois de rien. Ils savouraient tous deux l'instant sans heurts. Et voilà qu'il s'était retourné de moitié, lentement. Ils étaient seuls dans une pièce close. De connaissance, ce genre de murs n'était pas assez épais pour contenir un secret. Dieu sait que ces choses là, ça pèse. Les cambrioleurs devraient attaquer les banques à coups de secrets, ils n'auraient aucun problème pour rentrer à leur aise. La pensée le fit brièvement sourire. La pauvre, cependant avait l'air interdite. Son sourire amusé se fit plus tendre, elle était adorable. Le charme de la France dans un écrin nipon. Comble du raffinement. Elle perdit quelques centimètres en se contractant, il dût rougir devant l'initiative gênante. Peut être avait il gâche les choses ? De toute façon le pavé avait été lancé dans la mare, il n'y avait plus qu'à observer les remous. Il prit le temps de peser ses mots. Et s'inclinant à la japonaise, il entreprit de parler.

« Ne craignez rien, Hamaria-San., vous causer du déplaisir est bien la dernière chose que je souhaite. Et bien, voilà. »

Il se redressa et regarda vers la fenêtre de nouveau pour lui éviter la pression du regard.

« Ces mots ont touché la nature qui bat en moi. Pourrais-tu avoir l'amabilité extrème de porter la lumière sur ta prase... »

Il continua en Français, rougissant. Ca sonnait tellement mieux :

«Le vent d’amour et de passion qui t’a portée jusqu’ici, et que tu n'as pas repoussé… », je te prie ? »

Il baissa légèrement la tête, jouant avec la jointure de la fenêtre pour masquer sa gêne.

« Excuse moi, je sais que c'est indiscret. Et je comprendrai que tu m'en veuilles. »


Wir fühlen dankbar wie zu leisem brausen
Von wipfeln strahlenspuren auf uns tropfen
Und blicken nur und horchen wenn in pausen
Die reifen früchte an den boden klopfen.
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Hamarhia Dawn
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MessageSujet: Re: A l'ombre du regard [PV Andrea] A l'ombre du regard [PV Andrea] EmptyLun 25 Juin 2012, 18:32

Andrea était à présent dans sa chambre. Lui et ses bagages étaient arrivés à bon port, tu avais accomplie ta mission. Tu en ressentais une légère satisfaction. Pour ne pas troubler la joie de sa découverte, tu avais fermé la chambre. Ainsi vous ne seriez pas perturbés. Tu le regardais de dos. Il semblait heureux et détendu d’être là. Que les hommes étaient impressionnants parfois. Ils ne semblaient s’étonner de rien. Nouveau pays, nouveaux repères, et pourtant aucune crainte. Enfin, peut-être te trompais-tu. Peut-être ce pays n’était-il pas aussi nouveau pour lui que pour toi. Tu n’en savais rien. Toutefois, il n’était plus temps de le demander. Il te fallait refreiner ta curiosité. Si le jeune homme était bien installé, s’en était fait. Tu n’avais plus qu’à te retirer. Tu ne voulais pas abuser de cette douce rencontre, même si au fond de toi, l’écourter si tôt te serrais le cœur. Que faire… que faire ? La question tournait dans ta tête quand le jeune homme se retourna vers toi.
L’image idyllique qu’il te donna en cet instant, s’évanouit lorsqu’il parla. Ces quelques mots te gênaient et t’intriguaient à la fois. Une question indiscrète avait quelque chose d’inquiétante. Et pourtant, de la part de ce garçon, ça ne devait rien avoir d’offensant, n’est pas ? Que pouvait-il se demander ? Tu le tutoyas, tu le vouvoyas. Tu en perdis ton langage. Mince. Cela te déstabilisait plus que tu ne l’aurais cru. Cependant, en regardant Andrea en face de toi, tu remarquas qu’il ne semblait pas plus à l’aise que toi. Lui aussi rougissait légèrement. Dans ce cas, c’est qu’il devait être conscient de la situation. Au final vous étiez tous les deux embarrassés. Un comble non ? Il se courba devant toi en marque de respect. Il ne voulait pas te causer d’ennui. Tant mieux, toi non plus d’ailleurs. Avec cela tout devrait donc se passer pour le mieux... Puis il détourna les yeux vers la fenêtre pour éviter de croiser les tiens. Finalement, il semblait plus gêné que toi. Tu souris calmement. Des mots que tu avais prononcés l’avaient interpelé, ce vent d’amour et de passion qui t’avait mené jusqu’ici. C’était donc ça qu’il voulait savoir. Tes yeux s’ouvrirent grands, alors qu’il proférait des excuses. Il s’excusait pour ça ! Tu aurais presque envie de rire. Voilà que tu t’étais inquiétée, alors qu’il ne s’agissait que de cette histoire ! Et bien cela t’apprendra à être si anxieuse.

Devant la simplicité de cette nouvelle situation, tu te rapprochas de ton camarade. Non pas parce que c’était un secret, mais simplement qu’il n’y avait rien d’incorrecte dans tout cela. Tu posas ta main sur son épaule comme pour le rassurer. Il parlait si bien français que tu te demandais si tu pouvais lui répondre en cette langue. Cela faisait un bon petit moment que tu n’avais pas converser dans ta langue maternelle. Cette idée était tentante. Et puis n’était-ce pas pour raconter un pan de ce passé français que tu le ferais ? Tu ne connaissais pas l’aisance d’Andrea dans cette langue. Ton regard perdu dans le sien, tu hésitas une seconde. L’envie fut trop forte, et tu lui dis douce et distincte :

« Si ce n’est que cela, je peux tout te dire. Sans doute ai-je été trop présomptueuse à utiliser une telle image. Cette amour n’est pas le mien, mais celui de ma mère… C’est que… comment te dire… »

Expliquer soudain ta vie avec ta mère te parut un instant compliqué. On ne pouvait pas vraiment dire que ta situation familiale était des plus classiques… Tu réfléchis une seconde, et continuas simplement :

« Je vivais seule avec ma mère lorsqu’elle a rencontré Etsukazu-san. C’est lui qui m’a appris le japonais. Lui et ma chère mère on finit ensemble. Seulement, il y a quelques mois, il nous a dit qu’il devait retourner au Japon, et nous a proposé de venir vivre avec lui. Comme j’étudiais déjà la cérémonie du thé en France, on m’a inscrite ici… c’est tout. »

Etait-ce vraiment tout ? Dans la conversation actuelle tu pouvais probablement le dire, mais dans ton esprit c’était tout autre. Ce résumé te surprenait toi-même. Jusqu’ici tu n’avais dis cela à personne. Pas de cette manière en tout cas. Cependant à chaque fois, ton cœur se serrait à l’idée que tu omettais toujours ton frère et ton père biologique. Si l’on s’en tenait strictement à ce que tu venais de dire, alors tu avais toujours vécu avec ta mère, toi une enfant unique. Etsukazu-san n’était apparut que pour embellir le tableau et agrémenté ta petite famille. Pourtant la vérité était tellement différente ! Mais comment pourrais-tu l’expliquer ? Non, tu ne pouvais pas, tu ne voulais. Il ne fallait pas repenser à tout ça, tu ne voulais pas ressentir cette douleur de nouveau ! Ton visage triste soupira. Oublions tout cela. Tu reportas ton attention sur le jeune homme pour observer sa réaction.
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