Serin j'entrais dans la vaste salle de classe. Bien que je devais ce matin même mener mon premier cours de maniement des armes blanches et combat armé, je ne ressentis nul stress ou inquiétude. En effet, bien que n'ayant encore jamais donné de cours au sein d'un établissement scolaire, je savais que tous les élèves qui me seraient aujourd'hui présentés étaient ici pour apprendre et non pour passer le temps comme c'était souvent le cas dans les lycées généraux de villes. Me félicitant une fois de plus d'avoir choisis cet établissement spécialisé et privé, je commença donc à faire le tour de la pièce afin d'y ouvrir toutes les fenêtres et portes. En effet, ne comprenant comment il était possible de rester emmurer durant plus de dix minutes, j'étais bien décidé à me servir de toutes les ouvertures possibles et cela tout au cours de l'année et quelque soit le temps qu'il pourrait bien faire. Après tout un peu de pluie, vent ou même neige ne tuait plus personne depuis longtemps. Renforçant une fois de plus mes convictions, je m'activais ensuite à récupérer dans l'arrière salle fermé à clé deux spécimens de chaque arme que je présenterais au cours de l'année. Il n'était bien évidemment pas question de les utiliser dès aujourd'hui mais je souhaitais montrer à mes futurs étudiants l'étendu de leur prochain apprentissage. Déposant donc avec la plus grande délicatesse les outils de mon art au centre de la salle sur des petites tables de chêne massif, je me satisfis de ce qui allait bientôt devenir mon antre.
La pièce était grande, rectangle et composée de deux portes : une grande et à double battant, permettant d'entrer, placée au centre du mur Sud et une seconde, petite et discrète, donnant accès à la salle d'arme et se trouvant dans un coin sombre du mur Nord. Les murs étaient recouvert de nombreuses estampes de toute beauté représentant divers paysages ou combattants et de quelques armes blanches belles mais inoffensives car émoussées. Il n'était en effet pas question de laisser à la disposition de tous de véritable armes de mort. Le sol étaient quand à lui fait d'un superbe parquet brute et recouvert sur une petite surface pouvant contenir une quinzaine de personnes de tatamis dans le coin ouest de la pièce. Enfin, de rares meubles peuplaient le lieu en plus des tables accueillant les armes : dans le coin nord-est étaient entreposé plusieurs bureaux et coussins ; au centre du mur Est se trouvait une large armoire close ; de nombreuses reproductions d'armes blanches faites dans divers bois plus ou moins dure, lourd et souple envahissaient des étagères à la droite de la porte d'entrée, soit vers le coin Sud-Est de la pièce ; et enfin une petite horloge se trouvait suspendue au dessus de la porte.
Jetant un œil à l'heure, je réalisais qu'il était désormais temps de me préparer. M'appuyant donc dos au mur à la gauche de la porte d'entrée, j'entrepris les yeux clos d'attendre calmement mes élèves qui ne tarderait pas à entrer car déjà j'entendais d'une oreille attentive la cloche sonner au loin.
